S’il y a un pays dans cette tumultueuse région du Moyen-Orient qui
a su pérenniser son développement économique loin du chaos géostratégique
environnant, ce sont bien les Emirats Arabes Unis (EAU).
Frappés par la malédiction des hydrocarbures qui a entraîné
dépendance économique et risque de conflits, la plupart des pays du
Moyen-Orient peinent encore à asseoir des économies équilibrées et pérennes.
Sauf les EAU qui ont su, au prix d’une vision stratégique initiée dès les
années 80, négocier convenablement leur virage économique en opérant une diversification
de leur économie essentiellement vers les services (commerce international, activités
portuaires et aéroportuaires, tourisme, activités financières) qui représentent
désormais plus de 40 % du PIB. Aujourd’hui, le secteur pétrolier ne représente
qu’un peu plus de 30% du PIB.
Les piliers de la croissance économique des EAU sont ses deux
émirats forts : Dubaï et Abu Dhabi.
Abu Dhabi concentre l’essentiel de la production d’hydrocarbures
(92 %) soit 60 % au PIB. Et gère plusieurs centaines de milliards de dollars
d’épargne de l’ensemble des EAU à travers des fonds souverains et des
entreprises publiques. L’Émirat entend ainsi préparer l’après-pétrole, centré
sur l’industrie lourde (sidérurgie, aluminium) mais aussi l’éducation (la
Sorbonne), les hautes technologies et le tourisme culturel (Louvre,
Guggenheim…).
Dubaï, quant à lui, qui contribue pour 30% au PIB des Emirats, se
développe autour de sa position stratégique de plate-forme commerciale, avec un
port (3ème opérateur portuaire mondial) et un aéroport (13ème aéroport mondial
pour le nombre total de passagers et 4ème pour les passagers internationaux)
qui comptent parmi les plus importants au monde.
Ces différents positionnements stratégiques ont permis aux
l’Emirats de rebondir après la récession (-2,5% de croissance) due à la crise
financière de 2008 pour retrouver des niveaux de croissance impressionnants
(4,4% en 2014).
L’industrie lourde représente aussi un nouveau relais de croissance
pour les Emirats qui contribue à diminuer sa dépendance du pétrole. A Dubaï,
l'aluminium est devenu la troisième activité industrielle après le pétrole et
le gaz. Et ce n’est pas un hasard si cet émirat héberge l’une des plus grandes
fonderies d’aluminium au monde. Ce choix est motivé par le coût bas de
l’électricité, cette énergie étant indispensable à la fabrication de
l’aluminium par électrolyse. Avec ces atouts, les EAU ambitionnent de compter
parmi les principaux producteurs d’aluminium au monde.
Mais les services et l’industrie ne sont pas les seuls secteurs sur
lesquels comptent les Emirats pour devenir un pays post-pétrole. Naturellement,
dans ce pays arrosé en permanence par le soleil, le recours aux énergies
renouvelables apparait comme une évidence. Les Emirats sont allés bien au-delà
puisqu’ils accueillent désormais le siège de l'Agence internationale pour les
énergies renouvelables. Symbole fort de leur engagement, les Emirats ont
installé ce siège dans la ville durable de Masdar, voulue comme un modèle
d’usage des énergies vertes.
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