Dans un contexte économique de crise pour l’Union Européenne, la
Suisse semble tirer son épingle du jeu. Certains observateurs dont François
Garçon, universitaire et auteur
du livre "Le modèle suisse" n’hésitent pas à parler de « miracle
suisse ».
Pour ce fin observateur de l’économie et de la société suisses, ce
pays est un modèle à suivre dont la force repose sur le dynamisme exceptionnel
de ses PME, un système de formation excellent, une élite politique tournée vers
l’économie et une gouvernance démocratique populaire qui a des préoccupations
économiques parfois pointues.
Une économie vigoureuse portée par des PME dynamiques
En 2014, le taux de croissance économique de la Suisse a bondi à
2%. Plus du double de la croissance de la zone Euro qui n’a pas dépassé 0,9%. A
démographie égale, le PIB suisse est deux fois supérieur à celui de la France.
Il est également 30% supérieur à celui de l’Allemagne, l’économie la plus
puissante de l’Europe. Le chômage (3%) est très faible en Suisse qui affiche
aussi un taux chômage des 15-24 ans (3,6%) le plus bas de la planète.
L’économie suisse repose sur des secteurs comme la pharmacie, la chimie,
la mécanique de précision, l’horlogerie, et l’industrie alimentaire à haute
valeur ajoutée, tous tirés par l’exportation. Le miracle suisse ce sont les PME
qui représentent la majorité du tissu industriel.
Un système de formation performant centré sur les métiers
A la fin de la scolarité obligatoire, 70% des jeunes optent pour
l’apprentissage dual. Il s’agit d’une filière d’excellence. Les 30% restants se
dirigent vers le système universitaire suisse qui compte la seule université
d’Europe continentale dans les 30 premiers du classement de Shanghai. Les
universités suisses sont fortement cosmopolites : 40% des enseignants et
45% des étudiants sont étrangers. Elles sont toutes publiques, donc gratuites.
Des élites suisses à forte culture économique
Si la Suisse est business friendly c’est aussi grâce à son
personnel politique, composé principalement de petits entrepreneurs,
d’agriculteurs, de professions libérales, d’économistes… La Suisse a également
adopté la culture économique de l’ « utilisateur-payeur ». Les
citoyens se voient plutôt comme des contribuables et les électeurs sont ainsi
particulièrement plus vigilants face aux politiques. Il n’est donc pas rare que
les électeurs votent, par réalisme économique, pour l’augmentation des impôts
pour financer l’amélioration de leur qualité de vie ou pour l’annulation de
projets jugés inutiles pour baisser les charges publiques.
Une démocratie directe qui se préoccupe d’économie
La pétition est la pièce maîtresse de l’initiative populaire qui permet
aux citoyens suisses de se prononcer aussi souvent qu’ils le souhaitent sur les
questions qu’ils estiment importantes. Et l’économie en est une. En 2013, les
suisses ont voté à 68% contre les rémunérations abusives des dirigeants
d’entreprise.
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